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LE POSITIVISME

communication de Jean-Claude LTDG



Le Positivisme d'après le Petit Robert est l'ensemble de doctrines d'Auguste Comte qui se réclament de la seule connaissance des faits et de l'expérience scientifique.

Avant d'aborder les points forts de sa doctrine il faut souligner par qui Auguste Comte a été influencé :

La science doit renoncer à la question du « pourquoi » des choses qui est la recherche du sens et de l'absolu pour se concentrer sur le « comment » afin de décrire les lois de la nature dans le but d'être utile à la société. A ce titre il donne comme exemple de valeurs positives : réalité, utilité, expérimentation, certitude, précision, organisation.

Mais en même temps il propose de fonder une nouvelle discipline la physique sociale ( qui s'appellera la « sociologie ») et dont l'objet est l'étude des phénomènes sociaux. Cette nouvelle discipline a pour mission selon A.Comte, d'achever l'ensemble du système des sciences, d'inaugurer le règne de la philosophie positive et d'attendre du même coup le bonheur de l'humanité.

2) Le Positivisme « religieux » correspond à une deuxième phase de la pensée du philosophe.

Ce serait une religion de l'humanité A.Comte en serait le grand prêtre, la société serait dirigée par les scientifiques, l'humanité serait un « grand être ». 
Les relations en société seraient établies sur la base de lois scientifiques et techniques, et censées apporter, l'ordre le progrès et l'altruisme. 
En même temps la science guide les producteurs (référence à St Simon) en tant qu'elle est morale et religieuse elle fixe les buts à l'action.

Si sa dérive religieuse a terni une partie de sa pensée philosophique A.Comte a eu cependant une INFLUENCE incontestable dans plusieurs domaines.


I) La Médecine


Chronologiquement c'est la médecine qui a été le premier domaine influencé par le positivisme. Ainsi Claude Bernard (1813-1870) fixa la méthode et les principes fondamentaux de la mèdecine expérimentale : déterminisme des phénomènes biologiques, spécificité des fonctions vitales...

L'expérimentation chère à A.Comte trouvait avec Claude Bernard un expérimentateur de génie. Ainsi qu'avec le Docteur Robinet ami et exécuteur testamentaire d'A.Comte.


2) La Philosophie

C'est d'abord à travers le scientisme qui marque fortement la fin du XIXème, que le positivisme se prolongea activement. La science nous fait connaître la totalité des choses qui existent et cette connaissance suffit à satisfaire toutes aspirations humaines. L'observation des faits positifs, l'expérience sont les uniques fondements de la connaissance.

Deux philosophes Taine et Renan, purs produits de la philosophie des lumières et fortement influencés par le POSITIVISME, ont marqué la fin du XIXème et eurent une influence notoire sur des générations d'intellectuels jusqu'au début du XXème siècle.

Taine considère que ce qui est déterminant c'est la race (ou l'hérédité), le milieu et le moment. Malgré ses rudes attaques contre les philosophes spiritualistes, il demande des funérailles protestantes.

Renan (1823-1892) Professeur au Collège de France dans son histoire des origines du Christianisme, il visait à fonder un christianisme rationnel et critique. Dans sa Vie de Jésus il donne une interprétation rationaliste et positiviste de la personne de Jésus qu'il appelle « cet homme incomparable » ce qui lui fera perdre sa place au Collège de France. Il remplacera Claude Bernard à l'Académie Française. Littré se disait disciple de Comte et fit connaître sa pensée en créant en 1867 la « Revue de philosophie positive ». Ses travaux aboutirent à la publication du Dictionnaire de la langue française en 1863-1872, son oeuvre principale. Son élection à l'Académie française entraîne le départ de Monseigneur Dupanloup, grande figure du catholicisme de l'époque.


3) Enseignement

Les lois sur l'enseignement primaire de Jules Ferry (1882) seraient inspirées du POSITIVISME.
Marcellin Berthelot, ministre de l'instruction politique (1886-1887) ...dans l'enseignement secondaire.


4) Littérature

Zola s'enthousiasma pour les théories de Claude Bernard. Il ambitionne de créer le « roman expérimental » Naturaliste, dans la mesure où il se réclame des méthodes scientifiques il veut faire du roman un compte rendu expérimental où la psychologie est subordonnée à la physiologie. De l'observation des faits de la nature à l'expérimentation c'est là une démarche typiquement positiviste.

Jules Verne, par son optimisme humaniste et scientiste exprime bien son époque positiviste et scientiste. Il crée le roman scientifique et géographique.


5) Economie

John Stuart Mill, économiste anglais fut séduit par les idées de Comte mais s'en détourne à partir de 1842 (intervention de l'Etat en faveur des déshérités, libération de la presse, thèses utilitaristes.


6) Politique

Jean Jaurès aurait assisté aux banquets dits républicains de la secte positiviste.
Le général André, impliqué dans l'affaire des fiches en 1905 a présidé l'inauguration de la statue d'Auguste Comte à la Sorbonne en 1902.
Claude Maurras aurait été également influencé par le POSITIVISME.

7) Amérique Latine

Les médecins y ont apporté le POSITIVISME à travers les mouvements révolutionnaires : Brésil, Argentine, Uruguay où existeront des temples positivistes.

« Ordre et Progrès » est la devise du drapeau brésilien. En 1903 l'église positiviste du Brésil achète l'immeuble de la rue Payenne à Paris où se trouve la maison de Clotilde de Vaux (égérie de A.Comte) et son appartement a été transformé en « résumé culturel de la religion de l'humanité ». Au premier étage on peut visiter une chapelle de l'humanité, une reproduction à l'échelle réduite du plan du temple de l'humanité qu'avait conçu Comte.

d'après Wikipedia : de nombreux polytechniciens ont été influencés jusqu'au milieu du XXème siècle)


8) La Sociologie

Auguste Comte est considéré comme un précurseur de la sociologie. En effet il propose de fonder une nouvelle discipline : la physique sociale (qui s'appellera la sociologie) dont l'objet est l'étude des phénomènes sociaux.

Dans la ligne du POSITIVISME, Durkheim, professeur de sciences sociales à Bordeaux et ensuite à la Sorbonne a voulu faire de la sociologie une science ayant son objet et sa méthode propre. Il affirma la spécificité des faits sociaux par rapport aux phénomènes organiques ou psychologiques.

Il faut considérer les faits sociaux comme des choses et dissocier nettement l'individuel et le social.

Mais Durkheim était hanté par la question de la cohésion d'une société dans un monde que menace le progrès de l'individualisme.

La volonté individuelle doit elle se soumettre aux impératifs du groupe ?

Rupture du lien social et présence forte de la sociologie : sondages, statistiques,  enquêtes d'opinion

Constatant la présence forte des sociologues : dans les médias, à travers les expertises qu'on leur confie ce qui leur donne une autorité aux yeux de l'opinion qu'ils ne méritent pas toujours.

La sociologie a pris une place importante, à travers la sociologie marxiste (lutte des classes et anti-capitalisme systématique).

Grâce à Raymond Aron la sociologie est devenue plus «réaliste». Son analyse est d'une grande souplesse parce qu'il tient compte d'un grand nombre de faits : données statistiques mais aussi données démographiques.

La sociologie devient avec lui une science du probable : si il est possible de définir un développement tendanciel, il est difficile de prévoir exactement le choix d'une société donnée : pain ou guerre, parlementarisme ou démagogie.