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(Echanges. Contribution Mona. janvier 2008)

La peinture à Berlin




Les plus anciennes oeuvres peintes retrouvées à Berlin sont des peintures murales dont la plus importante est la "Danse Macabre" de l'Eglise Notre dame (Marienkirche), réalisée en 1485.

[ En effet l'essentiel de la peinture primitive allemande du XV° siecle c'est l'apparition avec une diversité étonnante de la peinture de panneaux (Cologne: "La Vierge au buisson de roses" de Stefan Lochner 1451) d'autres régions ont leur chefs d'oeuvres...des panneaux et des retables en général. On y voit l'influence des peintres Flamands..]

La Renaissance, le Romantisme et l'Expressionisme sont trois grandes périodes de la création picturale dans les pays de langue allemande.

===== LA RENAISSANCE ====
 ===   XVI° au XVIII° siècle ====

2 Maitres de vocation européenne  se distinguent au XVI° siècle:   

..Albrecht Durer (1471 - 1526) Nuremberg: "l'Apocalypse", gravure sur bois de 1498 et les "Quatre Apotres" 1526.
..Hans Holbein le Jeune (1497 - 1543) dont la gloire est surtout due à ses portraits.

A Berlin les oeuvres et les idées viennent de France d'Italie et de Hollande. des artistes Allemands (tels Michael Willmann ou Michael Conrad Hirt) se joignent à des Français hôtes de la cour, et à des Hollandais (tel le portraitiste Willem von Honthorst). C'est seulement avec Fredéric 1er que la peinture  berlinoise commence à occuper  un rang européen qui ne se démentira pas au 20° s. avec ses mouvements d'avant garde.


 ===  XVIII° et XIX° siècle ====

Alors que les capitales européeennes comme Rome, Londres et Paris  et Vienne avaient déjà quelques siècles de passé culturel glorieux derrière elles, Berlin commencait a peine de devenir une grande ville.  Pendant longtemps Vienne était  le foyer culturel du Germanisme et avait plus d'attrait que Berlin la "parvenue" .... Cependant Berlin  fut un creuset ou au moins un lieu de contact et d'échanges. Déjà au XVII siècle la ville fut accueillante pour les Hugunots. La tradition de ville refuge lui est restée. Plus de 20 confessions ont des édifices culturels dans la ville et le cosmopolitisme (cospopolitisme plus continental et plus centre-européen) avait imprégné l'esprit Berlinois, qui réservait une grande place à la critique.


En 1711, le Huguenot Antoine Pesne , Neveu d'un peintre Français (Ch. de Lafosse) est appelé à Berlin comme peintre de la cour de Prusse. En 1722 on lui confie la directiuon de l'Académie des Beaux Arts et de ce fait a un rôle dominant et formateur pendant des décennies. On peut voir ses portraits de femmes  au CHATEAU DE CHARLOTTENBURG .

Après une décennie plutot pauvre sous le Roi Sergent, les conditions de production artistiques changent durablement avec Fredéric II qui encourage la peinture. Il a un penchant pour les aristes français et étrangers et les invite à la cour. Charles Amédée, Christian Bernard Rode, Johan Gottlieb Glume, ou Daniel Chodowiecki, déssinateur franco polonais renommé pôur se eaux fortes et ses illustrations.Il fait prédominer l'art français à Sans Souci sous la direction de son ami Georg  Wenzeslaus von Knobelsdorff (1699-1753) et y emploie l'ornemaniste J. Nahl qui a travaillé pour les Rohan.
La représentation critique et réaliste de la vie quotidienne dans des scènes quotidiennes et des portraits apporte une composante bourgeoise à l'art, mais les peintres allemands du 18° sont surtout des fresquistes.

=== LE ROMANTISME ===
            ... Idéalisme ...

Le principal artiste du 19° siècle, Karl Friedrich Schinkel (1781-1841), architecte et peintre de talent,peint les grands panoramas et les décords.(lasalle 3.05 de L'ANCIENNE GALERIE NATIONALE regroupe plusieurs de ses tableaux dans lesquels l'antiquité et le moyen âge idéalisés se fondent dans la nature: "Ville antique au sommet d'une montagne", "Eglise gothique sur un rocher".."Ville médiévale..."," Rive de la Spree...").
Quant à Schinkel l'architecte, il est l'auteur d'un édifice  classique(18 colonnes ioniques sur fond rouge)qui annonce en grande pompe l'entrée de l'ile des musées.

La peinture allemande du début de ce siècle est largement influencée par la figure romantique de Caspar David Friedrich '1774- 1840) qui expose régulièrement à l'académie et dont les toiles sont achetées par le futur Frédéric Guillaume IV et le futur tsar Nicolas 1er. (la prestigieuse collection de tableaux de Friedrich est à la l'A G N salle 3.06:" Le Moine  sur le rivage"," Abbaye dans une foret...","L'arbre solitaire.." , "Deux Hommes au bord du lac" etc...). Le mouvement expressionniste est en marche.

A souligner également les peintures de l'artiste berlinois, le paysagiste, Carl Blechen.(salles 3.07 et 3.08.) .

Le peintre d'architecture, Eduard Gartner(salle 3.10) qui vouait une passion pour sa ville, Berlin.

A coté de ce romantisme du  nord, plutôt protestant et dont le principal représentant est C.D.Friedrich,  un autre romantisme, romantisme du sud catholique est représenté par les "Nazaréens".
En 1810, un groupe d'artiste s'établit  à Rome au monastère de San Isidoro, pour  y pratiquer leur art dans une atmosphère de prières. L'objet de ces artistes était de revivifier la peinture par l'étude des anciens maitres allemands et aussi Raphael et Pérugin.   On  les appela  "GROUPE DES NAZAREENS"  qui se vit confier certains travaux collectifs comme la "Fresque de la Casa Bartholdy" qu l'on peut voir (salle 3.O2) de l'A.G.N.
 
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LA CULTURE  AU XVIII°  ET XIX° siècles A BERLIN

Berlin est au premier rang dans le domaine littéraire et théâtral.
"L'Aufklärung", variante allemande des Lumières réunit les gens de lettres, éditeurs, libraires et metteurs en scènes de théâtre.
Dès le début, la vie littéraire sur un fond de coexistence, est tendue entre une poésie teinté de régionalisme à l'esthétique originale et de multiples courants venus de l'extérieur. La ville est une vitrine littéraire très vivante.

Aufklärung et Romantisme

L'Aufklärung berlinois qui va influencer profondément la vie culturelle de la ville repose sur l'éditeur NICOLAI(1733-1811), le Philosophe MENDELSSOHN '1728-1786) et l'écrivain LESSING (1729-1781°
L'élite intéllectuelle se réunit dans le club du lundi fondé en 1749 dans un café.

Par ailleurs une culture de salon berlinoise favorise l'ouverture , la tolérance et le brassage social.
Au tournant du 18-19° s. les salons juifs jouent un grand rôle. Celui de la belle Henriette Herz cultivée et maitrisant huit langues passe pour être le lieu de naissance du romantisme berlinois.

D'autres salons s'ouvrent à un public cosmopolite. Rahel Levin à partir de 1793 reçoit Mme de Staël, Benjamin Constant, Thomas Young et le prince de Ligne... De 1801 à 1806 ces salons donnent le ton dans la capitale. C'est un exemple d'un heureux mélange réunissant des nobles, et des bourgeois , des princes et des philosophes.
 
Epoque Biedermeir (restauration) et Réalisme

Stagnation et provincialisatisme
C'est à Berlin que le jeune Karl Marks rencontre Friedrich Engels. Henrich Heine s'y rend en 1822 . L'ironie de ses "lettres de Berlin" donne une bonne idée de l'atmosphère de cette époque: cavernes, salons de thé et cafés de lecture ont remplacé les salons.
Le réalisme berlinois apparait après les espoirs déçus de la révolutionde 1848 . Un poète Théodore Fontaine, descendant d'un huguenot l'exprime dons ses poèmes.

Epoque Wilhelmienne

A la période précedente teintée parfois de tragédie succède l'époque Wilhémienne: Berlin s'affirme comme métropole culturelle et attire de plus en plus de jeunes écrivains et artistes.
Max Kreutzer (1854-1941) témoigne des boulversements sociaux de cette époque.
Des pièces d'auteurs scandinaves comme Ibsen sont accueilis avec enthousiasme et influencent la formation d'un naturalisme allemand qui rassemble tous les genres et se révèle un éloge à la grande ville.
On note l'apparition de la nouvelle garde expressionniste.
 
 
===LE XX° SIECLE==

Les années 1920
Quand apparait l'anthologie "Hier Schreibt Berlin" en 1929 , la ville a déjà atteint l'apogée de son rayonnement culturel. Il n'existe aucun auteur international qui ne n'ait visité ou habité Berlin. Cafés, salons, revues ambitieuses , rapprochement entre littérature et journalisme...on y trouve tout. L'apogée du théâtre est favorisé par un public avide et assidu. On y trouve entre beaucoup d'autres Bertold Brecht qui prône un art dramatique nouveau (laboratoire expérimental). Brecht était monté de Munich à Berlin vers les années 20 où il mène encore une existence misérable. Sa pièce "Des tambours dans la nuit" marquée par l'expressionnisme est très controversée. Il quitte Berlin en 1933 avec l'arrivée du III° Reich . A son retour en 1949 avec sa femme il fonde le "Berliner ensemble" et demeure dans la partie Est de la ville jusqu'à sa mort.


..... L'EXPRESSIONNISME
           ...Realisme , Impressionnisme, Sécession....


Les principaux peintres du Réalisme sont:
..Le portraitiste et anecdotier Franz Kruger (1797-1857) qui excellait à représenter des foules se pressant au spectacle d'une revue....
..Von Menzel, représentant majeur du réalisme  qui peint des toiles aux thèmes industriels et des représentations historiques. Considéré comme le précurseur de l'impressionnisme en Allemagne, son oeuvre immense et inégale ,près de 70 toiles au premier étage de l'A.G.N., dont la plus connue "Concert de flutes à Sans Souci" (salle 1.05).
En parcourant son oeuvre on peut découvrir tantôt le Menzel fou de Frédéric et de ses soldats, ou le peintre officiel de Guillaume 1er que célèbrent d'immenses toiles...Il y a aussi l'artiste savoureux , qui après un voyage en France exécute une pochade du théâtre du gymnase où passe des accents de Daumier, qui  de sa fenêtre, croque un paysage familier ou bien se contente simplement d'un rideau qui bat le vent...
Parallèlement à l'ambitieux réalisme berlinois, il existe ailleurs en Allemagne une sorte de réalisme plus bonhomme et humoristique représenté par Spitzweg qui possède un sens du comique et de la couleur...Leibl auteur de "la cocotte", toile magistrale qu'il exécuta au cours d'un séjour d'études en France.

 Il n'y a eu en somme en Allemagne qu'un franc Impressionniste  Max Liebermann (1847-1935) . Excellent dessinateur et graveur  il peignit ver la fin de sa carrière des toiles d'une grande fraicheur.On peut voir une douzaine de toiles à l'A.G.N. ( salle 2.13). On range auprès de lui Max Slevoght ( 1868-1932), peintre de brio et illustratur  spirituel, et Lovis Corinth (1858-1925) qui sous une apparente violence cache mal un certain académisme.
(La salle 3 du 2° étage de l'Ancienne Galerie Nationale est entièrement consacrée aux impressionnistes français. On y voit rntre autre "le jardin d'hiver" de Manet, une sélection des oeuvres de Cézanne, des oeuvres de Renoir, Monet Rodin....Dans la Nouvelle Galerie Nationale on trouve notamment de Picasso "femme assise" et de F.Léger"les deux soeurs"..)



l'Expressionnisme

Si la tendance expressionniste s'est cristallisée en Allemagne avent 1914, ses signes avant-coureurs émanent de l'oeuvre de puissantes personnalités originaires des régions périphériques de l'Allemagne: le scandinave Edvard Munch avec "le cri", signe un des manifeste de l'expressionnisme; mais aussi le Hollandais Van Gogh, le belge Ensor, le Français Toulouse Lautrec ...La peinture européenne,  largement dominée à la fin du XIX s. par le prestige de l'école française, etait encore attaché au réalisme ,soit dans la tradition de Courbet soit dans celle plus récente, de l'impressionnisme; et les précurseurs de l'expressionnisme ont tous bénéficié de l'apport technique de ce dernier.
La situation de la peinture en Allemagne au tout début du XX° s. et une affinité particulière du génie germanique devaient faire de ce pays la terre d'élection de l'expressionnisme au tournant du siècle.


En 1898, 65 artistes conduits par Walter Leitikow  et Max Liebermann  ,font "sécession" et choisissent de présenter leurs oeuvres en dehors des circuits officiels. ils pronent la liberté et le réalisme contre les mièvreries patriotiques des artistes de la cour et témoignent d'un besoin de libération et d'émancipation. Besoin ressenti avec plus d'acuité en Allemagne où le développement de l'art est constamment freiné par l'esprit traditionaliste et autoritaire qui règne.
Les expositions organisées par la Sécession connaissent un succès foudroyant. Les galeries fleurissent. De nouveaux peintres sont connus..... Le mouvement expressionniste est en germe : Les arabesques un peu apprétée se durcissent, les couleurs se figent, les personnages prennent une allure de somnanbules et une atmosphère tragique imprègne paysages et intérieurs. L'expréssionnisme se confond au moins jusqu'en 1914 avec l'Avant-Garde Allemande.Le groupe "Die Brücke"  fondé à  Dresde qui en incarnera le mieux l'idéalisme foncier, les angoisses et les élans..
Les peintres  du mouvement Die Brücke "le pont", et à leur tête Ernst Ludwig Kirchner (1880-1938), son animateur spirituel:-"Postdam Platz" (Nouvelle Galerie Nationale), qui restitue dans des scènes de rue la vie trépidante de Berlin ,..Schmidt Rottluff "Autoportrait au monocles" (N.G.N), Erich Heckel, et Fritz Bleyl et Emil Nolde sont des admirateurs de Van gogh, Gauguin et Munch. . D'autres comme Kollwitz dont on peut admirer une Pieta "Mère à l'enfant Mort" et Zill chacun a sa manière sont les représentants d'un réalisme urbain. A l'origine de ce mouvement il y a l'amitié et le travail en commun;la communauté artistique reprise de Van Ghogh et les idées littéraires de Rilke.
 Transféré à Berlin en 1911,Die Brucke y rencontre un climat favorable, la notion d'expressionnisme s'élabore et la revue "Der  Sturm" en généralise l'emploi: le terme est appliqué au Fauvisme français à la sécession de Berlin. La brücke a reconnu dans le fauvisme français , ce fauvisme qui frôle l'expressionnisme , un irréalisme et une violence de la couleur, un rythme syncopé capable de servir les même visées: avant tout l'implusion créatrice mise audessus de la réalisation artistique;
Au même moment une idée Force plus qu'un groupe , le Der Blaue Reiter, ou Cavalier Bleu fait son apparition autour de Kandinsky à Munich. Le Blaue Rieiter n'a ni programme  ni adhérents. Un accord tacite sur les problème de l'esprit et de l'art fonde l'union des intéressés. Kandinsky va les formuler. Il écrit en 1910 "du spirituel dans l'art" qu'il édite à Munich où il part d'une critique matérialiste du monde contemporain.... il voit l'art de Matisse libérer la couleur, l'éclatement des formes chez Picasso et conclut "l'harmonie des couleurs et des formes doit être basée sur une seule chose, le contact efficace avec l'ame humaine"             

La guerre de 14-18 va donner lieu à Beckmann, Grosz et Otto Dix à une peinture noire et l'abomination des destruction inégalée. Otto Dix choisit d'en montrer les détails les plus terrifiants décrivant les ravages qu'elle a produit sur les hommes. Il illustra de nombreuses cartes postales envoyés à son amie Hélène Jacob. C'etait sa façon de détourner la censure tout en racontant la guerre au jour le jour.
Beckmann choisit l'art de la déformation et Grosz en intensifie la laideur. (Exposition maillol sur les années noires de l'Allemagne)

L'Entre-Deux-Guerres: du Dadaisme à la "Neue Sachlichkeit" ou  Nouvelle Objectivité
 
Des tendances cultivant la dérision et la négation de toutes les valeurs apparaissent à la fin de la première guerre mondiale..
L'ampleur et l'atrocité du conflit allaient, par contrecoup accuser l'idéalisme des expressionnistes. Ceux-ci vont se trouver entre deux surenchères: l'une qui proclame le néant, le ridicule de toutes chose, y compris de  l'art et  à "fortiori" de l'art sentimental; l'autre qui conclut que l'artiste doit s'engager dans la lutte politique s'il veut changer ce monde hideux.

---La première c'est DADA qui éclate dans le Berlin de 1918 presque en même temps que la révolution spartakiste ( le refus de l'oeuvre durable se traduit par des solutions de collage et de photomontage ).  
 Les Dadaistes Berlinois fondent leur esthétiques sur la laideur pour, selon Grosz, "montrer au monde qu'il est laid , malade et menteur". Les dadaiste participent à leur manière à la révolution en fondant à Nikolassee une "République Dada".  
En 1918 au cours d'une soirée on lance le manifeste DADA antimilitariste...une foire internationale dada presente des objets de nature triviale etc...Grosz est règulièrement comdamné par la censure pour ses recueils anticléricaux et antimilitaristes... L'anéantissement des spartakistes scelle le lien entre avant-garde et extrême gauche. Les artistes retirent de l'echec de la révolution une vision pessimiste mais choisissent le bolchevisme par volonté d'émancipation par rapport aupouvoir de l'argent et de la bourgeoisie.

---La seconde, nourrie d'expressionnisme et parfois de dadaïsme, se manifeste dans le "Novembergrup" fondé en 1918 , puis vers 1922 dans le "neue Sachlichkeit" (la nouvelle objectivité), caractérisée par un réalisme féroce, parfois glacial mais dans certains cas dénué de poésie. L'ex-dadaïste George Grosz (1893-1959), y déploie une agressivité à toute épreuve. Il est le chef de file d'un groupe d'artistes contestataires qui rassemble peintres, poètes, photographes ...etc...
La ville envahit toiles, scènes et écrans, l'art et la réalité du monde moderne s'interprètent...pour Grosz qui tient son pinceau comme un fusil, la ville est un chaos cauchemardesque; ..pour Max Beckmann"c'est le grand orchestre humain"; ..Otto Dix la stigmatise et en montre les plaies..

L'Allemagne de Weimar est perméable à l'avant-garde venue de l'Est et que l'Europe découvre à Berlin. Peintres, écrivains ,metteurs en scène d'Europe centrale et orientale,en particulier russes, viennent y travailler
collaborant avec les Allemands et profitant du climat de libertés qui pour un court moment suit la révolution d'octobre. En 1923 débarquent les émigrés volontaires désireux de propager la culture sovietique en
Europe occidentale. Ils sont connus grace à des expositions en 1922 (Berlin) et 1924(Moscou).  Wassily Kandinsky devient profésseur au BOHAUS;


....Le BOHAUS 1919 - 1933

Est-ce le désir de définir un art utile qui inspire les animateurs du BOHAUS?

Si les Dadaistes, Dix, Grosz et leurs pareils entendent dénoncer la société telle qu'elle existe, le BOHAUS (Bau=collectif, Haus=Maison), littéralement "Maison du Bâtiment", fondé en 1919 à Weimar, transféré en 1925 à Dassau (100 Kms de Berlin) puis à Berlin en 1932, étudie les formes par lesquelles se traduira une vie harmonieuse.
Institut d'art et de métiers mais aussi mouvement artistique et social, l'histoire du Bohaus a été marqué par l'évolution de l'idée-même dont le Bohaus est issu. Cette idée fomulée en 1919 par Walter Gropius à Weimar en termes quasi médiévaux invitant tous les arts à collaborer, comme sur les chantiers des cathédrales dans la perspe ctive de l"Oeuvre bâtie", "fin et raison d'être de toute création de forme"; invitant tous les arts à reprendre conscience de leur commun enracinement dant l'artisanat. L'accent est ainsi mis sur les aspects collectifs de la création et sur le visage de la cité future au détriment de la poétique individuelle.
Mouvement exigeant , presque utopiste, il suscite de nombreuses vocations notament parmi les artistes d'avant garde: Klee (N.G.N. "Sirènes de bateaux"), Kandinsky, Moholy-Nagy...Oskar Schlemmer...
Dans son aspect social  et pédagogique, le Bohaus , né dans le climat de l'art nouveau , tend à réformer les méthodes d'éducation artistique à tous les niveaux: depuis l'éveil des facultés d'expression chez l'enfant , jusqu'à l'enseignement spécialisé et à l'initiation artistique du grand public en tenant compte des données les plus récentes de l'esthétique, de la psychologie voire de la psychanalyse et de la pédagogie (Marie Montessori).
Sur le plan pratique le Bohaus fonctionne autour de plusieurs ateliers, 7 au total : la pierre, le bois, le metal, la terre, le verre, le textile et la couleur.
Les apprentis son reçus en formation après laquelle ils deviennent Compagnons, préparent une Maitrise etc...

( Aujourd'hui le musée du Bohaus est un bâtiment érigé par Alexander Cvijanovic entre 1971 et 1978 d'après les plans remaniés de Walter Gropius. Il est à la fois un centre de recherche  et un musée. Sa forme simple et blanche est adaptée aux besoins du musée, ses espaces intérieurs caractérisés par la simplicité et la lumière sont tout a fait représentatif des exigences du Bohaus. La collection du musée, dont la présentation change régulièrement, reflète la diversité des formes d'art abordés par le mouvement: meubles, objets artisanaux , peintures, architecture..etc..)

.....Du Bohaus à "l'Entartete Kunst" ou l'Art dégénéré.

Les avant-gardes  artistiques des années 1920-1930 se caractérisent par leur engagement politique ."Ceque la politique a abimé, l'art le réparera. Grâce à lui l'homme retrouvera l'homme",déclare le mouvement Die Brücke en 1919. Mais  le Bauhaus , poursuivi par la haine des Nazis, prend fin en 1933 dès l'accession de Hitler  au pouvoir. Ceux-là mettent une condition à sa réouverture: que Kandinsky en soit écarté. Hitler choisit une esthétique officielle de "l'art héröique" et déclare les avant-garde artistique "Entartete Kunst". Tous les artistes, impressionniste, expressionniste, cubistes, surréalistes sont "Entartete". Parmi eux se trouve des noms comme Chagall, Kandisky, Klee? etc.. par extension ce terme sera appliqué à la musique, la littératture et le cinéma. Les compositeurs Schönberg et Bartok, le réalisateur Fritz lang seront bientôt eux aussi sur la liste des "dégénérés".
Cette thèse de l'art dégénéré qui se développe va ^permettre aux Nazis de supprimer des musées, de détruire ou de vendre à l'étranger des milliers d'oeuvres ...des impressionnistes aux abstraits ...enfin d'empêcher les artistes d'avant-garde de s'exprimer. Beaucoup s'enfuirent, quelques uns continuèrent à oeuvrer clandestinement , peu protestèrent comme le sculteur K. Kollvitz (1867-1945).

   
==== La Césure du IIIème Reich====

Avec les Nazis, l'Académie prussienne des arts est "épurée".
Albert Speer, Arno Breker et Werner Marche remplacent Kirchner, Dix, etc...
En juillet 1937 , la Maison de l'art allemand est inaugurée à Munich, "capitale du mouvement nazi", à laquelle Hitler est "plus attaché qu'à  aucun autre lieu au monde" et qui doit retrouver l'importance culturelle qu'elle a perdue au profit de Berlin, qui n'a selui produit qu'un"art dégénéné".
Entre 1933 et 1939, près de 5000 toiles et scultures d'avant-garde son détruites.
En 1934 , lors d'un congrès à Nuremberg, Hitler impose l'art reposant "sur le sang et le sol" (blut und Boden). L'art Berlinois cesse d'exister.

==== Nouveau départ ====

Dans l'après guerre la vie artistique reprend et les expositions rouvrent très vite leurs portes. La municipalité en est le principal support. De leur coté, les galeristes renouent avec les modernes jadis mis a l'index et imposent l'art nouveau. Les influences étrangères sont moindres et on hésite entre réalisme critique, expressionnisme et abstraction.
La première grande cassure a lieu en 1960. Des peintres comme Georges Baselitz et Markus Lupertz se réclament d'un nouveau réalisme , à la fois visionnaire, extatique et pathétique. Commence alors l'époque des  manifestes et des galeries à programme.
A la fin des années 70 apparait le groupe des "Nouveaux Fauves" (Salomé, Helmut Middendorf, Rainer Fetting et Bernd Zimmer). Leur style aux couleurs agressives rappelle l'expressionnisme des années 1920 et remporte un succès international.
Dand les années 80, Berlin-Ouest devient un sujet de peinture et un lieu de manifestations artistiques.
A l'est, on oscille entre la configuration du conflit, une appropriation accrue de l'héritage jusqu'ici tabou et le repli dans les bas-fonds sous-culturels.
Après 1976, groupes et projets collectifs se multiplient, permettant l'essor de futures des galeries à l'est.
Depuis 1989, la ville connait un afflux de peintres et prend un caractère événementiel. Elle se distingue aujourd'hui par un équilibre harmonieux entre marché de l'art raffermi, des galeries vivaces et la renaissance des mécènes et des foires artistiques.  

Après l'éxode du III° Reich Le retour s'effectue a la fin de la guerre
La vie littéraire recommence à s'agiter:
A l'Est l'appareil politique est présent. La ie littéraire est dominée par J. Becker, Brecht? Arnold Zweig et Anna Seghers. Un système de précensure lie les auteurs à l'appareil
A l'Ouest, après une décennie de stagnation la vie culturelle retrouve sa vigueur. Dans les années 60 la littérature est cependant "boostée" par les auteurs de l'Est réfugiés ou expulsés.
La période qui suit la chute du mur est marquée par la méfiance mutuelle et les révélations de la collaboration des culturels avec la Stasi. Il s'ensuit une certaine rareté dans la production littéraire.
En musique par contre, la réunification à multiplié les institutions culturelle qui se retrouvent en double voire plus, contribuant à l'extraordinaire diversité de la vie musicale: 3 Opéras de renom international, des Orchestres subventionnés par l'état, des ensembles plus petits, des groupes musicaux de chambre et des choeurs, permettent à la longue tradition musicalede perdurer à Berlin, ville que Yehudi Benuhim désignera comme "la Capitale du Monde Civilisé".



Sources: Larousse "La grande encyclopédie"
              Universalis: Thématiques  
              Michelin  "guide vert" edit. 2007
              Brochures diverses et expositions.
            

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