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(Echanges. Contribution Gisèle LTDG. Septembre 2007)

La tolérance




Chez les auteurs latins : La tolérance était la faculté à endurer les maux, l’adversité, la constance dans l’épreuve.
La racine latine TOLLO =  je porte, supporte, j'endure.

Vous n’échapperez pas à la vision médicale. La tolérance signifie l’aptitude d’un être ou d’une personne à supporter les symptômes morbides (douleurs, nausées …) mais aussi à supporter l’action d’un médicament, un traitement chimiothérapique, ou radiothérapique…
De cette pratique est née la notion de « seuil de tolérance ».

Dans le Petit Robert : la Tolérance est le « fait de tolérer, de ne pas interdire ou exiger alors qu’on le pourrait » ( exemple la loi sur le tabac on pourrait interdire mais on tolère ) ou encore «  c’est l’attitude qui consiste à admettre chez autrui une manière de penser ou d’agir différente de celle qu’on adopte soi même » ( exemples les camps de nudistes, les engagements politiques, religieux ).

La tolérance n’est pas la vertu que je privilégie (je privilégie, la droiture, l’amitié, la compassion ) mais elle est à la mode et c’est la vertu vers laquelle j’essaie de tendre le plus parce que c’est difficile.
C’est à la fois trop facile et trop difficile.
Trop facile si je suis indifférente, passive, un ventre mou.
Trop difficile car la tolérance suppose, une connaissance parfaite des problèmes, une grande ouverture d’esprit, elle suppose qu’on mesure les limites, les obstacles. En effet on ne peut soutenir une tolérance sans limite car cela reviendrait à tuer ou détruire la tolérance sinon on est indifférent.
Actuellement la tolérance est de mise sur tous les sujets, elle s’affiche comme un objet de revendication, on ne cesse de l’invoquer ( Ah tu n’es pas tolérante ! ) contre les extrémismes religieux  ( voiles islamiques ), politiques (extrême droite )
La tolérance devient un étendard pour les combats de société.
Mais pour moi la tolérance découle de mon éthique principale et c’est par amour des autres, par compassion que j’arrive à tolérer.
Je tolère sans approuver les opinions des autres mais parce que j’aime ces personnes, là j’arrive à trouver des raisons indulgentes, à comprendre leur motivation.
Ceci explique que je peux avoir des positions très fermes sur certains sujets et tolérer malgré tout cette position que j’ai combattue, par amitié pour les personnes ou par compassion.
Mon métier de médecin m’a sans doute aidée et aussi compliqué la vie.
Dans un premier temps, j’ai sans doute été aidée car j’ai appris à écouter, à comprendre, à douter, à aimer.
Mais dans un deuxième temps l’esprit de thérapeutique qui consiste à aider, conseiller, un peu de manière directive me pousse à prévenir des dégāts encourus dans une voie qui me parait dangereuse, je suis un peu interventionniste alors que je devrai faire confiance et sans doute laisser faire.
En définitive la tolérance, c’est la compréhension, l’indulgence, la largeur d’esprit, l’ouverture, peut être le laisser faire, la complaisance.

Pour terminer je vais citer SPINOZA ( philosophe hollandais juif exclu de la communauté juive 1632-1677 ) : «  La vie en société ne peut se concevoir autrement que comme la réunion d’êtres qui se sont mutuellement acceptés »  et moi j‘ajoute tolérés.

Maintenant je vous propose un film qui me permet d’illustrer en partie la difficulté a avoir l’esprit de tolérance.   

Projection du film "MAUVAISE FOI"






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