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(Echanges. Contribution J-F C. Septembre 2006)

De la colonisation de l’Amérique du Nord.
(D’après ‘De la démocratie en Amérique’, d’A. de Tocqueville)

Le mot ‘colonisation’ est entendu dans ce qui suit comme le fait pour une population de venir s’établir dans un pays qui n’est pas le sien jusqu’à finalement en prendre possession.

Il n’est pas si aisé de parler en peu de mots de la colonisation de l’Amérique du Nord.

D’abord parce que le fait peut être vu en effet sous différents angles.
Pour ce qui concerne seulement les Etats-unis, on pourrait par exemple s’intéresser à la constitution et à l’histoire des Etats, ou bien à celles de l’Union. On pourrait traiter du développement économique de celle-ci, ou de l’histoire de sa monnaie. Ou encore de la constitution de son armée etc.
Pour se borner à un seul aspect des choses, a été choisie ici, à grands traits, la confrontation de deux mondes, l’Européen et l’Indien.

Ensuite parce que le processus de la colonisation n’a pas été le fait d’une seule nation mais de plusieurs, parmi lesquelles la France, la Hollande, la Suède, l’Irlande et même la Russie, en outre de l’Angleterre. Il a pris du temps, il a une histoire, une histoire mouvementée, ponctuée de conflits, de tractations et de guerres, qui a abouti à la constitution progressive d’une entité considérable, l’Union, dans laquelle la prépondérance anglaise d’origine n’a cessé de se conforter, jusqu’à évincer totalement les autres nations et à s’imposer universellement.

Pour simplifier les choses, on peut admettre donc comme il est fait ci-après que la colonisation de l’Amérique du Nord a été pour l’essentiel un fait anglais, commencé à la fin du 16ème siècle et poursuivi trois siècles durant, en gros jusqu’à la conquête de l’Ouest, au 19ème.

Avant que ne survienne sa colonisation par les Européens, l’Amérique du Nord se présentait comme une immense étendue faite de forêts, de prairies, de lacs et de déserts, qu’habitaient des peuplades errantes qui avaient en commun les traits du visage, la couleur cuivrée de la peau (d’où l’expression ‘peau rouge’) et une certaine parenté du langage. Depuis des temps immémoriaux, les habitants des lieux vivaient libres, en clans et tribus, tirant leur subsistance de la chasse et de la pêche.

Lors de l’arrivée des Européens, l’indigène d’Amérique du Nord ignorait le prix des richesses et se montrait indifférent au bien-être que l’homme ‘civilisé’ acquiert avec elles.
Pour autant on n’apercevait rien de grossier en lui. Les westerns le rendent bien, qui le présentent avec une certaine réserve, une certaine noblesse, et aussi, en outre du courage, une certaine férocité dans la guerre.

L’arrivée des Européens ne fit naître en lui ni envie ni crainte.
L’indien savait vivre sans besoins, souffrir sans se plaindre et mourir en chantant (cf. en particulier Jefferson ‘Notes sur la Virginie’).
Il croyait à l’existence d’un monde meilleur et adorait sous différents noms le Dieu créateur de l’univers. Ses notions sur les grandes questions de l’existence étaient en général simples et sages.

Au temps où les Européens débarquèrent, les Indiens occupaient le pays, mais ils ne le ‘possédaient’ pas, en ce sens qu’ils ne se l’étaient pas approprié  en en cultivant le sol et en en exploitant les ressources.

Force est de reconnaître que les Européens, eux, se le sont approprié et que la ruine des Indiens, une ruine totale, a commencé le jour où ils ont mis le pied sur leurs rivages.

La colonisation du Sud des Etats-Unis a à la fin du 16ème siècle, à une époque où l’Europe était convaincue, le fait est significatif, que ce qui fait la richesse des peuples c’est l’or et l’argent, par conséquent les mines d’où on les extrait. On y a vu arriver d’abord, préférentiellement, des chercheurs d’or, puis, plus tard, des entrepreneurs et de petits cultivateurs, enfin tardivement de riches propriétaires anglais. Presque aussitôt l’esclavage a été introduit, précisément par un bateau hollandais qui débarqua un jour un contingent de 20 nègres sur les rivages de la rivière James.

La colonisation du Nord, dit ‘Nouvelle Angleterre’, a été pour commencer le fait de classes aisées venues d’Angleterre, qui ne manquaient ni d’éducation, ni de moralité, ni d’argent. Les immigrants étaient en fait persécutés en Angleterre à cause de la rigueur de leurs principes de vie, auxquels on a donné le nom de ‘puritanisme’. Il ne s’agit donc pas d’aventuriers, comme à St. Domingue, fondée par des pirates, ou en Australie, où on expédiait les personnes indésirables, mais de gens empreints d’un idéal, ayant fait un choix de vie, logiques avec eux-mêmes. Ils se considéraient comme des pèlerins sur la terre (‘Pilgrims’).

Le fait est aussi significatif que l’étaient précédemment au Sud la venue des chercheurs d’or et la commode introduction de l’esclavage. Ne reconnaît-on pas aux Etats-Unis à la fois les caractères du puritain  et du symbolique chercheur d’or ?

En arrivant, les immigrants passent un acte, qui est un contrat de vie commune répondant à leur préoccupation à la fois de se gouverner et d’oeuvrer à la création de la société démocratique et chrétienne qu’ils conçoivent. Ils s’installent. Ils sont chez eux sur ces terres nouvelles qui à aucun titre ne leur appartiennent. Et pourquoi pas, puisqu’il y avait de la place et que les indiens, en somme, n’en faisaient rien ?

Le puritanisme étant surtout leur fait, et les déchirements d’origine politique et religieuse qui troublent tout le règne de Charles Ier les conduisant à s’expatrier, ce sont les classes moyennes qui constituent les vagues successives de l’immigration. Et c’est ainsi que presque tout le littoral de l’Amérique du Nord devient progressivement possession anglaise.

A cette époque, le système colonial se présentait sous trois formes différentes, suivant les endroits

- Le système européen habituel : un gouverneur, dépendant directement de la Couronne d’Angleterre,
- Une concession, à un homme ou une compagnie,
- Le droit accordé à un certain nombre d’immigrants de se constituer en société politique, patronnée toutefois par la Mère patrie.

En considérant le destin des Indiens et des Noirs, Tocqueville a une parole extrêmement sévère pour l’Europe, pourtant pétrie de principes chrétiens. Il écrit : « Ne dirait-on pas, à voir ce qui se passe dans le monde, que l’Européen est aux hommes des autres races ce que l’homme lui-même est aux animaux ? Il les fait servir à son usage, et quand il ne peut les plier, il les détruit ? ».

En ce qui concerne les Indiens, la mécanique du processus est imparable.

Au temps où ils vivaient seuls, les Indiens avaient peu de besoins. Ils fabriquaient des armes simples, buvaient l’eau des cours d’eau, se nourrissaient du produit de leur chasse ou de leur pêche, se vêtaient avec les dépouilles des animaux qu’ils mangeaient et se soignaient avec des plantes.

Les Européens ont introduit les armes à feu, le fer et l’eau de vie.
Ils ont introduit aussi des modes de vie différents. Par exemple en matière de vêtement – les tissus et les tricots de laine. De la vaisselle, des bijoux aussi ... toute une bimbeloterie en fait, qui brille aux yeux des Indiens et les tente.

Comment se procurer ces biens, que l’Européen, qui a compris la faiblesse de son interlocuteur, étale complaisamment devant ses yeux, sinon en les échangeant contre des peaux et des fourrures ?

L’indien chasse donc pour satisfaire son désir en outre que pour manger : ses ‘besoins’ s’accroissent, mais en même temps ses ressources diminuent, par le double fait d’une chasse menée plus intensément et d’une émigration du gibier, repoussé par la ‘civilisation’ grandissante.

Le gibier se retirant (cf. les troupeaux de bisons), avec retard, l’indien le suit, poussé par la nécessité, c’est à dire la famine, et partant la misère. En sorte que ce ne sont pas à proprement parler les Européens qui chassent l’indien, c’est la famine.

Il arrive ainsi sur le territoire d’autres tribus, et c’est immanquablement la guerre. Naissent alors de petits groupes, qui errent à la recherche des moyens de survivre. Le lien social disparaît – plus de patrie, plus de peuple, la langue s’oublie, la nation a cessé d’exister.

(Il est ordinaire de mettre à l’actif de la colonisation du monde par l’Occident le progrès matériel qu’il a apporté et généralisé, et ainsi de la justifier. Sans mettre en discussion comme il le mériterait réalité du ‘bienfait’ apporté, il faut bien inscrire en passant au passif de cette colonisation la disparition de peuples entiers et une évidente dévastation du patrimoine naturel ... soit dit en passant !).

Lorsque les Européens s’approchent d’un territoire tenu par les indiens, ils les rassemblent, leur donnent à penser qu’ils trouveront plus loin meilleure contrée et leur proposent d’acheter la leur. A cet effet, ils étalent devant eux des fusils, des vêtements de laine, des colifichets, des fûts d’eau de vie ... devant quoi l’indien, déjà appauvri et d’une imprévoyance invincible, craque. Satisfaire ses besoins ou ses désirs immédiats est pour lui l’essentiel. Les considérations d’avenir n’ont pas de prise sur lui. Légalement, il abandonne ses terres et s’en va.

Le rapporteur du Comité des affaires indiennes, en 1830, rend ainsi compte au Congrès :

« Afin de nous approprier les terres désertes dont les indiens réclament la propriété, nous avons adopté l’usage de payer aux tribus indiennes ce que vaut leur pays de chasse après que le gibier a fui ou a été détruit. Il est plus avantageux et certainement plus conforme aux règles de la justice et plus humain d’en agir ainsi, que de s’emparer à main armée du territoire des sauvages.
« L’usage d’acheter aux Indiens leur titre de propriété n’est donc autre chose qu’un nouveau mode d’acquisition que l’humanité et l’intérêt ont substitué à la violence, et qui doit également nous rendre maîtres des terres que nous réclamons en vertu de la découverte, et qui nous assure d’ailleurs le droit qu’ont les nations civilisées de s’établir sur le territoire occupé par les tribus sauvages.
« Jusqu’à ce jour, plusieurs causes n’ont cessé de diminuer aux yeux des Indiens le prix du sol qu’ils occupent, et ensuite les mêmes causes les ont portés à nous le vendre sans peine. L’usage d’acheter aux sauvages leur droit d’occupant n’a donc jamais pu retarder, dans un degré perceptible, la prospérité des Etats-Unis. »

(On note en passant la façon dont l’Indien est considéré, un ‘sauvage’, la détermination avec laquelle les affaires sont conduites pour le seul intérêt des nouveaux venus, le couvert de justice et d’humanité avec lequel on les habille pour les justifier, ce qui est le propre de l’hypocrisie, et pour finir le dévoiement de la conscience dont on s’accommode).

Bref, les Américains acquièrent ainsi à vil prix des territoires considérables.
La même année 1830, il était rapporté devant la chambre des représentants que les Américains avaient déjà acquis par traité, à l’est et à l’ouest du Mississipi 230 000 000  d’acres de terres (l’acre valant à l’époque environ un demi hectare, cela fait la superficie d’à peu près deux fois la France).

Pour survivre, les Indiens avaient deux voies possibles : la guerre ou la ‘civilisation’, c’est à dire, pour prendre un terme moderne plus approprié à mes yeux, la guerre ou rentrer dans le système, une problématique, soit dit en passant, tout à fait d’actualité.

Faire la guerre eut été possible s’il avait été dans leur caractère de concevoir ce qui ne manquerait pas d’arriver et de s’unir pour combattre. Des tentatives dans ce sens ont eu lieu, mais trop tardives et trop localisées.

Se ‘civiliser’, c’est à dire se sédentariser, n’était malheureusement pas dans leur tempérament.
Il faut rendre cette justice aux colonisateurs du Nord qu’ils ont maintes fois tenté de les y amener, mais en vain. La raison en est qu’habitués depuis toujours à la vie du chasseur, une vie libre, oisive, mobile, aventureuse, qui ne conditionnait pas seulement leur économie mais aussi tout leur mode de vie, il leur était infiniment difficile de s’astreindre aux travaux constants et réguliers qu’exigent la culture et la vie urbaine.

Tocqueville écrit qu’ils étaient paresseux. Il est allé dans le pays, il était de l’époque, je ne puis quant à moi mettre en doute cette affirmation. J’incline toutefois à penser qu’on peut y voir un jugement des ‘civilisés’ de l’époque, qui avaient autant de mal que les Indiens à imaginer qu’on puisse vivre selon d’autres critères que les leurs. (Entre parenthèses, sommes-nous nous-mêmes capables de concevoir qu’il puisse y avoir d’autres modes de penser que les nôtres ? Autre chose par exemple comme façon d’aborder la vie publique que de l’apprécier en termes de PNB, de croissance ou de démocratie ?)

Tocqueville écrit aussi que les Indiens étaient fiers et qu’ils considéraient le travail comme un mal, une servitude, une occupation avilissante, un déshonneur.
Certes et heureusement, on peut avoir un autre point de vue sur le travail.
Mais le leur ne mériterait-il pas quelques instants de réflexion ? Le travail tel que pratiqué à la mode occidentale est-il vraiment un bien pour le grand nombre ? Une libération ? Un enrichissement personnel ? Quelque chose dont il peut être fier ? Voire ...

Il faut comprendre aussi que l’Indien se trouve brutalement mis au contact du peuple le plus ‘civilisé’ de la terre, entendons plutôt par là ‘développé’, comme on dirait aujourd’hui. S’il parvient à s’y incorporer c’est pour y occuper le dernier rang, alors que, vivant pauvrement mais libre avant son arrivée, il n’était inférieur à personne. S’il parvient à s’y incorporer donc, c’est à grand peine, généralement pour y connaître une autre misère, ignorant qu’il est des techniques, des lois économiques, de la langue, du droit et de la culture des nouveaux venus.
La concurrence les ruine, l’avidité sans scrupule des colons les dépossède du sol qu’ils s’efforcent de cultiver là où ils s’y sont mis (Indiens Creeks et Cherokees).

Finalement, au terme du processus mis en branle, isolés dans leur propre pays, les Indiens n’ont plus formé que de petites colonies d’étrangers.

A la cupidité des colons s’ajoute la tyrannie des gouvernements.

Quoique reconnus comme nations étrangères là où ils habitaient, les Etats au milieu desquels ils se trouvaient ne les ont pas reconnus comme peuples indépendants et ont entrepris de les soumettre à leurs coutumes, leurs lois, leurs magistrats. Ainsi se sont-ils constamment trouvés poussés à l’exil, lequel était en fait pour eux synonyme de solitude, d’errance, de famine, de misère.

Le gouvernement fédéral a cherché à adoucir leur sort. Mais, soucieux de ne pas faire éclater l’Union et se heurtant au pouvoir des Etats, il s’est trouvé impuissant à les protéger. Dans sa bonne volonté il a entrepris par exemple de déplacer à ses frais des débris de population indienne vers l’Arkansas, une région non encore colonisée. Or cette mesure même n’était pas bonne, car elle allait dans le sens de la politique des Etats tendant à expulser les Indiens : elle leur facilitait en fait la tâche.




En résumé, on en arrive à cette vue globale de la colonisation de l’Amérique du Nord que propose Tocqueville :

« En Amérique du Sud, les Espagnols lâchent leurs chiens sur les Indiens comme sur des bêtes farouches ; ils pillent le nouveau monde ainsi qu’une ville prise d’assaut, sans discernement et sans pitié ; mais on ne peut tout détruire, la fureur a un terme : le reste des populations indiennes échappées aux massacres finit par se mêler à ses vainqueurs et par adopter leur religion et leurs moeurs. Encore ne faut-il pas faire honneur de ce résultat aux Espagnols. Si les tribus indiennes n’avaient pas déjà été fixées au sol par l’agriculture au moment de l’arrivée des Européens, elles auraient sans doute été détruites dans l’Amérique du Sud comme dans l’Amérique du Nord.
« La conduite des Américains des Etats-Unis envers les indigènes respire au contraire le plus pur amour des formes et de la légalité. Pourvu que les Indiens demeurent dans l’état sauvage, les Américains ne se mêlent nullement de leurs affaires et les traitent en peuples indépendants ; ils ne se permettent point d’occuper leurs terres sans les avoir dûment acquises au moyen d’un contrat ; et si par hasard une nation indienne ne peut plus vivre sur son territoire, ils la prennent fraternellement par la main et la conduisent eux-mêmes mourir hors du pays de ses pères.
« Les Espagnols, à l’aide de monstruosités sans exemples, en se couvrant d’une honte ineffaçable, n’ont pu parvenir à exterminer la race indienne, ni même à l’empêcher de partager leurs droits ; les Américains des Etats-Unis ont atteint ce double résultat avec une merveilleuse facilité, tranquillement, légalement, philanthropiquement, sans répandre le sang, sans violer un seul des grands principes de la morale aux yeux du monde. On ne saurait détruire les hommes en respectant mieux les lois de l’humanité. »

Avant que le rideau ne tombe ...

1. Il est de fait que les Indiens ont été chassés par les arrivants des vastes contrées qu’ils habitaient, progressivement, de proche en proche, jusqu’à être purement et simplement éliminés. On ne peut mettre cette réalité au crédit de la colonisation.

2. Les succès matériels extraordinaires des nouveaux venus tendent à occulter le fait qu’il s’agit benoîtement d’un génocide. Car les Indiens n’ont pas trouvé refuge ailleurs, ils sont morts. A petit feu. « Brave New-World » ...

3. L’élimination des Indiens est un fait énorme (l’admettons-nous comme tel ?), perpétré, apparemment sans état d’âme, par des arrivants de culture chrétienne ou s’en réclamant. Faillite morale grave d’une nation qui professe une foi mais pratique tout autrement, selon ce qui l’arrange.
 
4. Pourquoi, un beau jour, les Indiens ont-ils été appelés à disparaître ?
Pourquoi le pays a-t-il été donné à un nouveau peuple, précisément celui-la ?
Pourquoi le succès et le pouvoir ont-ils été donnés aux nouveaux venus (comme en Amérique du Sud), nonobstant leur conduite à l’égard des locaux ?
Obscurité ...
Qui saurait pénétrer le mystère du destin des peuples et du devenir de l’humanité ?
Qui saurait parler des décrets, des délais et des voies de la Justice divine ?

5.   Les présentes notes sont attachées au seul impact sur la population indienne de la colonisation de l’Amérique du Nord. Elles pourraient et devraient sans doute être complétées par d’autres considérations, par exemple sur l’impact qu’elle a pu avoir sur la nature. Car la question se pose de savoir s’il est possible qu’une même action puisse porter un fruit favorable sur l’environnement qui porte un mauvais fruit pour l’homme ? Quelle considération peut-on bien avoir pour la nature quand on n’en a pas pour l’homme ?

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