A propos de la
laïcité.
(Suite aux débats
suscités par le port intempestif « du voile
»)
A mes yeux
…
1. Le
principe de la laïcité, en tant que distinction et
reconnaissance par le pouvoir civil des fonctions spirituelles et
temporelles dans le Société, est une bonne chose,
j’y vois même une nécessité
de bon ordre.
2.
L’expérience l’a montré et le
montre encore
- La
prétention à régenter la vie publique
au nom du religieux a des effets catastrophiques sur la vie des
populations, sur l’ordre du monde et sur la religion
elle-même.
- A
l’inverse la prétention du pouvoir civil
à utiliser ou régenter le religieux, à
l’exclure dans certains cas, a des conséquences
funestes sur la vie spirituelle et sur la vie temporelle.
3. Quand
l’Evangile dit : « Rendez à
César ce qui est à César et
à Dieu ce qui est à Dieu », Il
distingue et reconnaît les deux domaines de
responsabilité, il ne les oppose pas, et il appelle chacun
au discernement.
4. Le
problème est toutefois que …
- Le
temporel et le spirituel, s’ils relèvent bien de
deux domaines distincts, loin d’être
indépendants, sont complètement
imbriqués.
- Il est
aussi, et c’est difficile à admettre pour
certains, qu’il existe entre eux un lien de subordination :
le temporel est par nature subordonné au «
spirituel » dans la mesure où il a besoin
d’une référence dans la
pensée pour s’ordonner : les lois sont
votées en fonction des convictions que l’on a, le
comportement quotidien est dicté par les valeurs que
l’on sert.
5.
C’est une vision de l’homme et de son destin que
propose une religion.
Il
découle de celle-ci une conception temporelle de la vie
commune : vision de la famille, de l’éducation, du
travail et des échanges, de la
propriété, de l’organisation sociale,
du rapport avec la nature …
Aujourd’hui,
en France et apparemment dans la plupart des pays d’Europe,
on ne parle pas de spiritualité et on relègue la
religion dans le strict domaine privé.
On distingue
le temporel et le spirituel, mais on ne reconnaît pas le
besoin du second.
Cette
manière de se positionner est proprement insensée
et suicidaire parce que le temporel n’est plus
rattaché à quoi que ce soit, sinon à
l’opinion publique, ressentie ou suscitée. Il ne
peut en résulter qu’un chaos, ou le surgissement
soudain, la nature ayant horreur du vide, d’une
idéologie aux funestes conséquences.
On note en
passant que le refus dont il s’agit d’une
référence religieuse dans la conduite des
affaires publiques est en soi une façon de se rattacher
à une « pensée » directrice :
à défaut de repères, on ne veut en
tous les cas pas ceux d’une quelconque religion.
6. Se croire
obligé de légiférer en
matière de port d’insignes religieux, ou y
être vraiment obligé, est un signe de faiblesse :
faiblesse d’autorité, faiblesse de
pensée, faiblesse de conviction. Traduction d’un
vide intérieur. Nous avons contracté le sida, le
sida mental, une incapacité collective de nous
défendre spontanément contre des idées
fausses.
7.
Comme suite, et face à l’apostasie que je constate
aujourd’hui dans notre pays – une forme
d’apostasie moderne : abandon public de notre religion pour
un athéisme pratique -, à titre personnel
- Je me
désolidarise formellement de Mr. Chirac, de Mr. Giscard
d’Estaing et de tous les élus qui croient bon de
se réclamer uniquement de la laïcité,
c'est-à-dire d’un néant de la
pensée philosophique ou religieuse, dans le conduite des
affaires de la Cité.
- Je ne me
reconnais pas plus qu’un musulman dans notre
république « laïque », en
raison du sens exclusif que le mot « laïque
», inscrit dans sa constitution et
répété à l’envie
ces derniers temps, véhicule.
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